Dans la Cité des Morts, on vit au dessus des morts. Ils sont sous les lits, dans la cour des maisons, ou dans les sous-sol des immeubles.
Contruit au Xème siècle, à l’extérieur de la ville du Caire, ce gigantesque cimetière est maintenant un quartier d’habitation comme un autre, avec ces immeubles et ces petites boutiques.
Les habitants de Port-Saïd, Ismailia et Suez se sont réfugiés ici au moment de la Guerre des 6 jours. (La guerre des Six Jours s’est déroulée du 05 au 10 juin 1967 et opposa Israël à l’Égypte, la Jordanie, la Syrie et le Liban.)
Cette guerre fut déclenchée comme une « attaque préventive » d’Israël contre ses voisins arabes, à la suite du blocus du détroit de Tiran aux navires israéliens par l’Égypte)
Ils sont venus construire leurs maisons au dessus et autour des caveaux ou des mausolées.
Le mausolée Qaytbay est un vrai petit joyau de l’art arabe du XV ème siècle: joli minaret ouvragé, élégante loggia, et à l’intérieur minbar en marqueterie de cèdre, d’ébène et d’ivoire.
Dommage que les abords soient si sales et que l’entretien du bâtiment soit inexistant…
Au pied du mausolée, un souffleur de verre répète inlassablement les mêmes gestes dans une chorégraphie parfaite.
Des seaux sont disposés non loin du four, contenant des morceaux de verre cassés de récupération (flacons de médicaments marrons, bouteilles en verre vertes, vitres…). Le souffleur plonge sa main nue dans un des seaux, et fait fondre les morceaux choisis dans une sorte de casserole. Il plonge ensuite un long tuyau dans la pâte obtenue et commence à souffler délicatement… en alternant refroidissement et soufflage.
Un travail harassant qu’il effectue courageusement dans une chaleur cuisante pour un salaire de misère.
Khanqaq de Barqûq est une magnifique mosquée-madresa de l’époque mamelouk.
Autour d’une vaste cour carré à ciel ouvert, 4 écoles formaient les côtés du carré, dédiées à l’enseignement des 4 courants de l’Islam sunnite.
On regrettera aussi l’absence d’entretien. Les fonctionnaires du Ministère des Antiquités ne semblent pas très motivés, mais leur salaire et leurs conditions de travail ne les aident pas vraiment à s’investir dans leurs tâches.
Le Kouchari
La visite de la Cité des Morts s’est terminée par la dégustation d’un plat traditionnel, le kouchari, à base de pâtes, lentilles, pois chiches, oignons fris, pain baladi frit et sauce tomate…économique, généreux et rassasiant!