C’est par la traversée du Nil en barque que nous débutons la découverte de Louxor.
Hérons, aigrettes et poules d’eau s’affairent sur les rives du fleuve.

Les ânes travaillent dans les champs et les buffles d’eau se prélassent dans la boue.

Louxor se partage entre 2 rives, l’une agricole et calme et l’autre touristique et agitée.
Les rabatteurs de calèche arrivent sur nous comme des sangsues et baissent leurs prix à mesure que nous avançons vers le temple de Louxor.

Il faut s’imaginer vivre ce temple animé au cours de la fête d’Opet (nom du mois de la montée des eaux). La nouvelle crue annuelle du Nil arrive et c’est la liesse générale. C’est grâce au limon déposé après la crue que les champs seront fertilisés et pourront nourrir toute la population. Des barques sacrées transportant les statues en or à l’effigie du Dieu Amon, de son épouse Mout et de son fils Khonsou, étaient acheminées du temple de Karnak à celui de Louxor.

Sur une allée 2 kilomètres bordée de sphynx, ces Dieux étaient acclamés par la foule et accueillis triomphalement à Louxor pour 3 semaines d’offrandes, de prière et de sacrifices.
Depuis des siècles, cette allée était enfouie sous des mètres de terre et recouverte de constructions…démolitions et relogements se succèdent pour la restaurer en intégralité.

Un obélisque de granit rose représentant Ramsès II se dresse à l’entrée du temple. Son frère jumeau est place de la Concorde à Paris. Et bien que les 2 obélisques aient été donnés par l’Egypte à Champollion, la France renoncera au 2ème obélisque car le transport du 1 er fut une véritable odyssée …2 ans de galère, on ne renouvellera pas l’exploit.
C’est vu du ciel que Malou, Olivier et Sylvain ont admiré le lever de soleil sur Louxor (voir photos précédemment).
Un panorama aussi grandiose que l’atterrissage sur les palmiers !

Direction la « vallée des Rois ». Une kyrielle de souverains ont fait creuser là leur dernière demeure, dans une montagne surmontée d’un pic naturel, surplombant les terres irriguées du Nil.

Pendant des siècles, la soixantaine de tombes reste ensevelie sous le sable. Ce n’est qu’au début du XVIIIème siècle, qu’elles commencent à être méticuleusement mises à jour, repertoriées et restaurées. La préoccupation majeure des pharaons était de construire la tombe parfaite où toutes les conditions seraient réunies pour assurer son éternité.

Le principe architectural est le même pour tous les tombeaux : porte d’entrée, escalier descendant dans la roche menant à divers vestibules et salles et enfin une chambre funéraire contenant le sarcophage, entourée d’annexes contenant le mobilier du défunt. Tout est décoré par des scènes de la vie quotidienne et des textes tirés des «livres funéraires ».

Ces « livres » décrivent ce qui se passe après la mort et contiennent des formules rituelles pour accompagner l’âme vers l’au-delà.
On est surpris par la qualité des couleurs , vieilles de 5000 ans et qui proviennent de pigments naturels : le noir du charbon, le vert et le bleu de l’oxyde de cuivre, le gypse pour le blanc, le rouge de l’ocre.
Un colosse à terre, des colonnes impressionnantes et des ruines éparses d’un temple funéraire…c’est le Ramasseum, qui fût tout à la gloire de Ramsès II, puis servi de carrière de pierre à l’Antiquité.

Les morceaux du puzzle sont à nos pieds : statue colossale, colonnades couchées, pylônes effondrés.
Nous quittons Louxor pour rejoindre Esna où nous embarquons à bord d’une dahabeya, un gréement traditionnel à 2 voiles.
Pendant 5 jours, nous glissons sur le Nil en direction d’Assouan.
Plantations de maïs, de choux, de gombos, de pommes de terre s’alignent sur de petites parcelles cultivées à la main et bordées de petits canaux d’irrigation.

Quelques palmeraies de dattiers et de bananiers donnent un peu de hauteur à ces étendues.
A bord, nous nous régalons de plats relevés de coriandre, ail et citron. Délicieux moments dans le calme de la navigation, rythmés par les visites de temples :

le temple d’Edfou : Dégagé des gravats par Auguste Mariette au milieu du XIXème siècle,ce temple est dédié au Dieu Horus.

le temple Kom Ombo : une partie du temple est dédiée au Dieu Horus, à la tête de faucon et l’autre partie au Dieu-crocodile Sobek. Comme la plupart des temples, il a été pillé et a souffert d’un tremblement de terre mais il reste bien conservé.
Nous faisons escale au pied d’un petit village d’où sont originaires certains membres de l’équipage.

Les souvenirs de la Route méridienne reviennent : enfants pieds nus courant dans les rues, sourires généreux, ruelles en terre battue, jarres d’eau fraîche en libre service, portes grandes ouvertes…
A Assouan, nous découvrons le temple de Philaé sur une petite île accessible en barque.Dans les années 70, la construction du Haut Barrage menaçait d’engloutir ces merveilles. L’Unesco et l’Egypte ont donc financé le déménagement pierre par pierre de ces constructions sur une île voisine de Philaé. Un gigantesque chantier qui a duré 8 ans.
Logés sur l’île Elephantine, nous profitons d’une vue magnifique sur le désert et le monastère Saint Siméon, datant du VIème siècle.

L’île doit son nom aux grands rochers gris qui entourent l’île dans le Nil, évoquant le dos rond des éléphants.

Malheureusement, les Nubiens ne semblent pas avoir conscience de la beauté de leur coin de paradis…les déchets volent au vent dans les ruelles, moutons et chèvres fouillent les décharges à ciel ouvert dans l’indifférence générale. Les habitations sont des imbroglios de briques, béton et torchis… il faut savoir lever le regard vers l’horizon pour apprécier la beauté de l’île.
Nous quittons Assouan pour rejoindre le Caire en avion